C’est à n’en pas douter, voire un truisme de dire que les puissances impérialistes n’ont jamais d’amis mais des intérêts. La Première République Noire du Nouveau-Monde n’échappe pas à cette éternelle et amère lapalissade. La crise qui y sévit depuis un certain temps malgré les incessantes missions internationales chargées de rétablir la paix et la stabilité en vue d’un décollage socio-économique et politique en est un exemple. Elle incite à se demander alors pourquoi la République étoilée ne fait pas confiance pour une fois au diplomate Daniel Foote qui a, lui-même, pris son temps pour écouter le bon peuple haytien et comprendre son message subliminal et inlassable au lieu de croire « les chimères de Washington » et les « coquins, requins, faquins » d’Hayti, qui l’accompagnent aveuglement dans l’anéantissement d’une nation sœur ?
Par Le Novateur 
Sans équivoque, le Diplomate américain a fait valoir ce qu’il a appris du bon peuple en souffrance depuis des lustres. « Les failles [de la politique américaine en Haïti], dit-il, remontent déjà à l’époque où j’étais dans le pays, entre 2011 et 2012. C’est que nous n’avons jamais vraiment écouté le peuple haïtien, quand nous voulions résoudre des crises. J’ai vu que nous avons fait la même chose dans la crise actuelle. Mais les Haïtiens sont clairs : ce n’est pas ce qu’ils veulent.
Ils veulent choisir leur propre destin ». Mi-octobre de cette année, évoquant fallacieusement une crise humanitaire et sanitaire qui sévit depuis belle lurette dans le pays, le Canada et les États-Unis, deux « principaux amis », je m’en allais dire des ennemis éternels d’Hayti, caressaient l’idée de porter un coup mortel à Aï-ti, haut lieu sacré, en planifiant ensemble l’invasion militaire d’Hayti. Un prétexte trompeur pour une autre occupation d’Hayti via leur « GobalFragilityAct » en vue de piller les matières premières d’Hayti.
Quelle est l’utilité de l’ONU ? Peut-on insinuer que l’ONU serait le bras armé des États-Unis pour accomplir leur sale besogne contre d’autres pays, dont Hayti ? Dans l’impossibilité de trouver des alliés pour envahir une nation souveraine, victime de trois invasions américaines (1915, 1994, 2004) et de dix missions onusiennes (1993-2022), les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, et surtout en réponse à la demande du gouvernement illégal, illégitime et apatride de M Ariel Henry, ont voté unanimement la Résolution 26-53 le 21 octobre dernier, établissant « un régime de sanctions spécifiques, ciblant les chefs de gangs armés qui opèrent en Haïti et tous ceux qui les soutiennent », en finances et en armes.
In fine, une victoire méritée pour le bon peuple haytien. Avilie et humiliée, l’Assemblée des Nations Malveillantes a injustement recouru aux sanctions contre certains de leurs alliés internes ayant contribué à la déstabilisation du pays. « Aujourd’hui, lit-on, dans un communiqué émanant du département du Trésor américain, nous sanctionnons deux politiciens haytiens qui ont abusé de leurs fonctions officielles pour faire du trafic de drogue et ont collaboré avec des réseaux criminels et des gangs. Nous continuerons d’agir contre ceux qui cherchent à profiter de l’instabilité en Hayti ».
De quel droit ? Le droit de la force peut-on dire. Si non, les États-Unis n’ont ni droit, ni qualité pour sanctionner des individus d’un autre pays souverain. Heureusement, le Bureau des Affaires Publiques de l’ambassade américaine en Hayti dans le communiqué No. 2022/15, a contredit le communiqué ci-dessus en soulignant: « Le but ultime des sanctions n’est pas de punir, mais de provoquer un changement positif de comportement ».
L’on se rappelle, congénères du dedans et du dehors, que depuis le 14 juillet dernier a rapporté le journal Le Figaro que : « La Chine a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU de décider d’un embargo sur les armes légères pour Hayti, de sanctions individuelles contre les chefs de gangs et même d’appuyer l’envoi d’une force de police régionale dans ce pays gangréné par la violence ».
À ce carrefour volatile et dangereux, dans une Hayti où presque tout le monde est en attente de Washington pour y imposer une énième solution dont les résultats seront comme à l’accoutumée catastrophiques pour la mère-patrie, Hayti, il serait de bon ton d’invoquer nos ancêtres, à savoir, les égrégores d’Aï-ti, tels le précurseur Louverture, le pacificateur Pétion, le père fondateur Dessalines, le libérateur Cappoix, et le bâtisseur Christophe et nos 17/21 nations de Ginen pour nous communiquer la solution viable et durable pour une Hayti libre, souveraine et indépendante – Une Hayti à la hauteur de son histoire. Ensemble, dans leur fief, Lavilokan, ils choisiront un révolutionnaire charismatique, un homme d’État exceptionnel et un dirigeant inflexible pour chapeauter dix royautés départementales pour une transition de rupture de 3-5 ans.
Forgeons donc notre destin en réconciliant notre nation, laquelle nécessitera un geste patriotique des élites. Notre terroir en regorge de matières premières pour devenir le firmament des nations. Hayti jouissant de son droit à l’auto-détermination sera par contre toujours prête pour la coopération internationale et jamais plus pour l’ingérence d’où elle viendra. Que la nouvelle Aï-ti soit !
Édito#421, Le Novateur, 11 novembre 2022
Vu par Francisque Jean-Charles à 15:49

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