Il est à l’unanimité avec Diderot qui a écrit : « Je peux tout pardonner aux hommes excepté l’injustice, l’ingratitude et l’inhumanité ». L’esclavage et la colonisation du continent africain et la transplantation des négro-africains en Amérique à travers cette traite négrière n’étaient-ils pas des actes injustes, barbares, bestiaux, criminels voire inhumains ? Des négro-africains oublient, d’autres pardonnent, mais l’auteur de cet article, ne veut ni oublier, ni pardonner mais préfère transcender, c’est-à-dire, il est animé d’aucune animosité, haine ou d’esprit de vengeance envers les descendants blancophiles. « Le bien-être et le progrès de l’Europe ont été bâtis avec la sueur et les cadavres des Nègres. Cela nous décidons de ne plus l’oublier », nous rappelle Frantz Fanon.

L’occident, à travers Constantin Le Grand, empereur romain, allait interdire la religion africaine au 4e siècle pour implanter le Catholicisme. Ainsi, l’aristocratie romaine a inventé le mythe du Christ – pour consolider le pouvoir et unifier l’empire. Quelle inhumanité de la part du pape Nicholas V (1443) lequel dans Dum Diversas, écrit qu’il concéda au roi d’une façon générale « l’autorisation d’attaquer, de conquérir et de soumettre les Sarrasins païens et autres infidèles ennemis du Christ, de s’emparer de leurs territoires et de leurs biens, de soumettre leur personne en perpétuelle servitude et de transmettre territoires et biens à ses successeurs » ! Depuis, l’Afrique et sa diaspora ont renoncé aux valeurs essentielles de leur propre héritage et croient pouvoir se développer selon le paradigme et la vision occidentale à travers la démocratie, le christianisme, l’Islam, et le néolibéralisme. Quelle ingratitude outrancière ! Sans ambages, Fotsing Nzadjou, a conclu : « Aucune Afrique (Hayti) digne et debout ne sera possible sans un véritable revêtement culturel et spirituel authentiquement africain (haytien) ».

Dans son discours sur le colonialisme (1950), Aimé Césaire, le père de la Négritude, explique les péripéties subies par les négro-africains en quatre siècles d’esclavage et de colonialisme. Le président sénégalais, feu Léopold S. Senghor écrit : « Je parle de millions d’hommes et de femmes arrachées à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse ! » Comment construire une Hayti sur l’injustice, l’ingratitude et sur l’inhumanité alors que les pays occupant (USA), colonisateur (France) et exploiteur (Canada) perpétuent encore leur génocide en Hayti en décimant la classe moyenne et en paupérisant les masses ? Hugo Chavez confirma qu’Hayti est « un pur produit de l’impérialisme américain » et sur Ayibopost, un site en ligne, on pose cette question pertinente : « Comment le pays le plus pauvre de l’hémisphère peut-il résister à la nation la plus puissante qui est l’instigateur principal de ses dysfonctionnements ? » L’avenir d’Hayti, selon Me René Julien, le président de l’Amical des Juristes, requiert « une classe de citoyennes, de citoyens dignes capables d’agir, pour le compte de la République, avec la tête haute, le front altier et la loi à leur portée ».

Eric Montana dans Esprit libre du monde ne va pas par quatre chemins pour décrire ce que l’injustice peut engendrer dans un pays « gouverné par une telle brochette de bandits et d’incompétents » depuis des lustres. Il conclut : « Nous comprenons tous qu’un système qui produit autant d’injustices ne peut pas durer éternellement car l’injustice provoque la colère, la colère génère la révolte, la révolte engendre la violence et la violence aboutit à la destruction…On ne pourra pas faire tomber ce système sans violence ». Le Suite en ppage 09 système esclavagiste et colonialiste était un système d’injustice et d’inhumanité au détriment des négro-africains considérés comme des bétails humains, des sarrasins, des inhumains, qui avait incité des révolutionnaires comme Jean-Jacques Dessalines, François Mackandal, Dutty Boukman, François Laurent alias Cappoix-la-Mort et Henry Christophe, parmi Suite en page 09 tant d’autres, à se soulever brutalement pour mettre fin à cet ordre cannibale à Vertières le 18 novembre 1803. Martin L. King avait-il raison d’écrire : « Une injustice, où qu’elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs, car nous sommes tous pris dans un tissu de relations mutuelles ».

Deita, le nom d’auteur de l’écrivain Mercedes Foucard, disait : « L’ingratitude est un vice et l’oubli, une faute ». Comment oublier des barbares, des sauvages et des cannibales qui ont décimé nos ancêtres au profit des richesses matérielles et infâmes ? Et pourquoi cette ingratitude envers VODOUN (VODU) qui nous a libérés du joug esclavagiste et colonialiste et ce détournement de notre spiritualité ancestrale ? « Toute naissance est la renaissance d’un ancêtre » – ancêtre réincarné, dans la tradition africaine. L’autre dit aussi que « la justice précède le pardon ». Comment pardonner des prédateurs, des assassins et des mythomanes qui ont pendant plus de 500 années ont diabolisé la culture et la spiritualité ancestrales pour inculquer aux nègres-esclaves les valeurs et traditions occidentales basées sur la fabrication de la Grèce antique, une culture que l’humanité pensait être le fondement de la civilisation occidentale ? Est-ce que ces crimes odieux commis par l’Occident n’a pas conduit à la déshumanisation africaine ?

 

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