L’Amérique étoilée, berceau du State of  Law (état de droit) confiera-t-elle sans équivoque son
destin aux mains de l’ancien président Donald Trump Jr., inculpé quatre fois par le département de la
justice de son pays, dont dans la dernière, toujours grand favori des primaires républicaines, il est
brièvement incarcéré et pris en photo en prison.

Par Francisque Jean-Charles.-

Regardons les inculpations une par une et en juger leurs forces et faiblesses. Un grand jury de
Manhattan à New York, États-Unis, a inculpé Donald Trump Jr. le 30 mars dernier pour avoir versé
130.000 dollars en 2016 à une ancienne star du porno Stormy Daniels pour l’achat de son silence avec
laquelle il aurait entretenu une relation extra-conjugale en 2006. Alors candidat à l'élection présidentielle,
Trump n’avait pas déclaré cette somme destinée à Miss Daniels sur ses comptes de campagne. Il encourt
au maximum 136 ans de prison ; donc, accusation grave et comportement immoral. Les Républicains
n’ont-ils pas une réputation d’être des moralistes, pourquoi ne rejettent-ils pas Trump ?

Le 8 juin dernier, c'est à Miami que Donald Trump a été une deuxième fois inculpé, pour avoir
conservé des dossiers présidentiels classifiés dans sa résidence floridienne de Mar-a-Lago. Le FBI avait
confirmé que plus de 300 d'entre eux sont considérés comme confidentiels. La loi américaine fait
exigence à ce que tous les documents présidentiels soient transférés aux archives nationales dès la fin du
mandat d'un président, soit en janvier 2021 dans le cas de Donald Trump. Que cache-t-il réellement ?
La troisième inculpation contre Donald Trump Jr. c'est un grand jury de Washington qui l’a cette
fois inculpé, le 3 août dernier pour avoir fait obstruction à une enquête officielle, et d'avoir fomenté un
« complot à l'encontre de l'État américain », et d'atteinte aux droits électoraux. Trump voulait invalider
les résultats de l'élection de 2020, incluant des falsifications dans plusieurs États, et son rôle dans l'assaut
du Capitole le 6 janvier 2021 par les Trumpistes.

Et la dernière inculpation en date émane de la procureure du comté de Fulton, en Géorgie, Fani
Willis dans laquelle Donald Trump et 18 autres associés sont accusés d'avoir tenté d'inverser le résultat de
l'élection présidentielle de 2020 dans cet État crucial. L'acte d'accusation parle de « fausses déclarations
et faux documents, usurpation de fonction publique, faux et usage de faux », ou encore pressions sur des
témoins.

Ces quatre inculpations fondées, lesquelles évoquent hors de l'ombre du doute sur de nombreuses
violations flagrantes des lois américaines n’agissent pas sur l'électorat républicain, qui fait toujours
majoritairement de Donald Trump Jr. qui a passé succinctement par la case prison en Georgie lors de sa
quatrième inculpation, son champion pour l'élection présidentielle de 2024. En plus, Trump a
intentionnellement boudé le premier débat des primaires républicains qui a débuté ce mercredi 23 août
dans l’état de Wisconsin et a préféré plutôt accorder un entretien à l’ancien présentateur de Fox News,
Tucker Carlson. Ce journaliste ultra-conservateur laisse croire : « Les Libéraux tueront Trump avant de le
laisser devenir président une nouvelle fois…Impeachment à deux reprises en tant que président en
exercice, quatre inculpations alors qu'il est candidat à l'investiture de son parti.

Quoi d’autre ? Nous
nous dirigeons à toute vitesse vers une attaque contre la vie de Trump », sans fournir de preuves.
Inévitablement, Trump remportera les primaires de son parti et même en plein procès dans
l’affaire Stormy Daniels et dans l’assaut du Capitol lesquels débutent en 2024. Il pourrait même gagner
l’élection présidentielle si les démocrates désignent l’actuel président américain Joseph Robinette Biden
pour un second mandat, confirment certains sondages.

Mais l’actuel président américain n’est pas non plus en odeur de sainteté dans une Amérique en
décomposition et qui s’effondre. L’ex-maire de New York et l’un des 18 inculpés Rudy Guiliani accusé
d’avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle en Georgie commentant sur les activités
commerciales qui ont apporté des millions de dollars à la famille  Biden, a déclaré sur « Rob Schmitt
Tonight » : « La réalité est qu'il devrait être parti maintenant. Ce pays a été suffisamment blessé par Joe
Biden…Nous avons un criminel de carrière à la Maison Blanche, et nous le savons tous…Le monde
entier le sait, et il fait maintenant du mal aux États-Unis d'Amérique. Vous ne pouvez pas faire ça ».
« Cet homme blesse, blesse considérablement, les États-Unis d'Amérique. Il met notre sécurité
nationale en danger », a ajouté Giuliani, affirmant que les pays avec lesquels Biden a fait des affaires, y
compris l'Ukraine et la Chine, « constituent des risques pour la sécurité nationale ».

« Est-ce que [Biden] a pris une décision qui a été favorable aux États-Unis et défavorable à la
Chine? » il a dit. « Cet homme a reçu 31 millions de dollars de la Chine, il a obtenu plus de 17 millions
de dollars de l'Ukraine, et il cède constamment. Je ne sais pas, de quoi avons-nous besoin ? Sommes-nous
stupides ? » Si de telles déclarations se révèleraient vraies, qu’attendent encore les Républicains à la
Chambre des Représentants pour entamer les procédures d’inculpation contre « le président le plus
corrompu » de l’histoire des États-Unis.

Le représentant Dean Phillips, Démocrate de l’État dе Minnesota est apparu le dimanche 13 août
dernier sur « Meet the Press » de NBC, une chaine de télévision américaine pro-démocrate et a déclaré
qu'il souhaitait que Biden mette fin à sa campagne pour l'investiture présidentielle démocrate de 2024. Il a
dit que son opinion est basée sur « ce que les gens ressentent » et non sur l'âge du président de 80 ans,
ajoutant que : « J'aimerais voir Joe Biden, un homme merveilleux et remarquable, passer le flambeau –
cimenter cet héritage extraordinaire », a déclaré Phillips. « Et au fait, ce n'est pas comme ça que tout le
monde pense, mais je crois que la majorité veut passer à autre chose. »

Des sondages défavorables de l’actuel président américain, dans une enquête CNN en juin
dernier, 56% des adultes américains ont déclaré avoir une opinion défavorable de Biden, contre seulement
32% avec une opinion favorable. Une autre enquête de NBC News en avril a montré que 70% des
Américains – dont 51% des démocrates – pensent que Biden ne devrait pas solliciter un autre mandat.
Et l’enquête nationale de John McLaughlin réalisé à la fin du mois d’août confirme sans
ambages que dans un duel Biden-Trump en 2024, l’ancien président Trump vaincrait l’actuel président
Biden dans un glissement électoral, soit 47% à 43%, mais il еst encore tôt. Rien ne dit que le président
Biden aura la nomination de son parti. Dans le sondage réalisé le mois dernier par AP-NORC, 77 % ont
déclaré que Biden était trop vieux pour être efficace pendant quatre ans supplémentaires. Non seulement
89 % des républicains disent cela, mais 69 % des démocrates aussi. Ce point de vue est partagé par toutes
les tranches d’âge, et pas seulement par les jeunes, même si les démocrates plus âgés sont
particulièrement plus favorables à sa candidature pour 2024.

En plus, le président pourrait avoir des démêlés judiciaires sur des cas flagrants de corruption et
de trafic d’influence dans les affaires commerciales de son fils Hunter Biden alors qu’il était le vice-
président du président Barack H. Obama. Le représentant Greg Steube, R-Fla., a déjà déposé quatre
articles de mise en accusation contre le président le 11 août dernier, affirmant qu'il avait « porté atteinte à
l'intégrité de son bureau, jeté le discrédit sur la présidence, trahi sa confiance en tant que président et agi
d'une manière subversive de l'État de droit et la justice au détriment des citoyens américains ».

À la direction dudit journal, tout porte à croire que le candidat Trump sortira vainqueur des
primaires républicainеs, mais on est convaincu jusqu’à preuve de se tromper que le candidat démocrate
Joseph Robinette Biden pourrait être battu à plate couture par son concurrent, un adversaire de taille,
Robert Kennedy Jr, pour les primaires démocrates. Et sa nomination pour son parti pourrait aussi nuire
Trump à la présidentielle américaine surtout avec cette quatrième inculpation venue de l’état Géorgien
pour tentative de renverser l'élection présidentielle de 2020 dans cet État balançoire dont le procès
débutera le 4 mars 2024 en pleine campagne présidentielle. Le procès, s’il est quasiment public, pourrait
facilement forcer les indépendantistes lesquels généralement décident les élections à empoisonner un
éventuel second mandat de Trump.

Kennedy, ancien avocat spécialisé en droit environnemental, Robert Francis Kennedy Junior
adopte parfois des positions opposées à celles de son parti. La « campagne de Robert F. Kennedy Jr.
contre Joe Biden, un ami de longue date du clan, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », rapporte
The New York Times. Le neveu du président John F. Kennedy affirme non seulement que « le vaccin
contre la grippe serait 2,4 fois plus mortel que le COVID-19 », mais aussi que Daesh aurait été « créé par
la CIA » et, comble de tout, que le « gouvernement américain a pollué l’eau pour rendre les grenouilles
gaies » !

En tout cas, des voix s’élèvent au sein du parti républicain pour la mise à l'écart de Trump Jr. du
scrutin de 2024 en vertu du 14 e amendement lequel stipule dans l’article 3, « qu'un élu n'est pas éligible à
exercer une fonction publique si cette personne s'est engagée dans une insurrection ou une rébellion

contre les États-Unis, ou ont « apporté aide ou réconfort à leurs ennemis, à moins qu'ils ne bénéficient
d'une amnistie par un vote des deux tiers du Congrès ».
L’ancien lieutenant-gouverneur de la Géorgie, le républicain Geoff Duncan, va même jusqu’à
appeler les siens à se choisir un autre candidat que Donald Trump, dont le « sens moral ressemble plus à
celui d’un tueur à la hache que d’un président », a-t-il dit sans tourner autour du pot sur les ondes de
CNN.

« C’est désastreux pour le parti républicain », a déclaré l’un des opposants de Trump à
l’investiture républicaine. L’ex-gouverneur du New Jersey, Chris Christie, sur un ton ironique, a argué :
« Nous pourrions avoir un candidat à la présidence qui, à partir du 4 mars probablement et pendant les
quatre à six semaines suivantes, va devoir être présent tous les jours dans une salle d’audience à
Washington, D.C., et ne va pas pouvoir faire campagne contre Joe Biden », ajoutant que Trump« ne peut
tout simplement pas être notre candidat, en raison de  sa conduite personnelle ».

Les 91 chefs d’accusation auxquels l’ex-président américain Donald Trump fait face « dans
quatre affaires distinctes pour tentative de vol d’élections, falsification de dossiers commerciaux et
mauvaise gestion d’informations classifiées » conduiraient inévitablement à une perte d’électeurs, les plus
conservateurs et les mondialistes au sein de son parti détestant son populisme mais il gagnera haut les
mains la nomination à l’investiture républicaine.

Et si dans son entêtement, le parti démocrate scelle la victoire de Joe Biden malgré toutes les
contraintes comme tous les derniers sondages le démontrent, Trump Jr. sera élu le 47 e président des États-
Unis. Le cas échéant, il est fort probable qu’un Kennedy déraille le narcissique Trump et faire de la
présidence américaine la sienne pour les quatre prochaines années sauf si Trump engrange plus de voix
chez les afro-américains qu’en 2020. Le candidat républicain voit des gains significatifs sur les électeurs
noirs, soit plus de 20% de l’électorat a confirmé Sabrina Salvati, la co-animatrice de la Revolutionary
Blackout Network. Que l’Amérique gagne !

Francisque Jean-Charles, Le Novateur, 15 septembre 2023

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