Le Novateur Haiti

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On lit littéralement sur le site www.freedomhouse.org/fr (2022) que : « l'autocratie progresse
contre la démocratie et encourage davantage de dirigeants à abandonner la voie démocratique de la
sécurité et la prospérité, les pays qui ont subi des déclins démocratiques au cours de l'année écoulée
étant plus nombreux que ceux qui se sont améliorés de plus de deux contre un ».

Par Francisque JEAN-CHARLES 

On comprend cette déclaration combien pertinente du candidat républicain à la présidentielle
américaine Donald J. Trump (2015) lorsqu’il lançait tout de go : « Le monde serait meilleur si Saddam
Hussein et Mouammar Kadhafi étaient encore en vie ». Voudrait-il insinuer que le monde vivrait mieux
sur l’autocratie laquelle le site https://www.larousse.fr définit comme une « forme de gouvernement dans
lequel le pouvoir est détenu par un petit groupe de personnes constituant l'élite. (Dans la Grèce antique,
l'aristocratie fut, aux vii e -vi e  s. avant J.-C., un régime de transition entre la monarchie et la tyrannie à
laquelle succéda la démocratie.)» ?

Mouammar Kadhafi, président du Conseil de Commandement de la Révolution de Libye pendant
42 ans, se rêvait père d'une Afrique affranchie de l'influence occidentale et rejetait d’un revers de main
cette démocratie de façade. Dans son livre vert, il a écrit : « Le système démocratique à l’occidentale est
une imposture. Le monde est dégouté des partis politiques et des élections qu’il a qualifié de
mascarade ». En octobre 2011, l’Occident de Barack H. Obama et de Nicolas Sarkozy ont délibérément mis fin à son régime et à sa vie. En 2023, 12 ans plus tard, la Libye reste chaotique et « aujourd’hui,
nombreux qui sont nostalgiques de ce qu’ils considèrent désormais comme une ère de sécurité et de paix
sous le règne erratique et sévère de Kadhafi » (www.bbbc.com, 2021).
Quant à Saddam Hussein, pendu en 2003, l'Irak de 2023 est loin de la « démocratie libérale » que
George W. Bush envisageait il y a 20 ans : après des conflits sanglants, la corruption et l'instabilité
gangrènent ce pays désormais proche de l'Iran, grand ennemi de Washington » (www.geo.fr).Edgar
Quinet (Bourg-en-Bresse 1803-Paris 1875) a compris le distinguo entre l’autocratie et la démocratie en
écrivant : « La terreur ne réussit pas à la démocratie, parce que la démocratie a besoin de justice, et que
l'aristocratie et la monarchie peuvent s'en passer ».

Même en Hayti, la jeunesse haytienne (64%) réclame haut et fort le retour de la dictature des
Duvalier alors qu’ils n’ont pas vécu sur ce régime tyrannique et despotique. Les différends entre le régime
autocratique et ses opposants que les Tontons macoutes appelaient des communistes étaient uniquement
politiques. Dans cette démocratie de merde imposée par les États-Unis depuis 36 ans, et surtout avec
l’avènement de l’équipe PHTK au timon des affaires, c’est tout le pays qui s’effondre. Sommes toutes et
tous victimes au quotidien de l’insécurité institutionnelle et grandissante des gangs armées en connivence
avec leur chef, Ariel Henry. Qu’a-t-elle concrètement apporté cette démocratie américaine à Hayti ?

Dragan Matic répond : « Il est vain, voire trompeur, de parler de démocratie lorsqu’il n’existe
pas une répartition des richesses suffisantes entre les citoyens ». Toutes les richesses nationales aux
mains des oligarques syro-libanais, juifs et mulâtres et un groupuscule de politiciens magouilleurs et
pervers provenant de la matrice populaire l’ont délibérément trahi au profit des néo-colonisateurs
américains. Le Président du Parti Communiste Chinois Xi Jinping (2021) ajoute :« Pour juger si un pays
est démocratique, il faut voir si le peuple est réellement maitre de son propre destin ».

Hayti, la mère-patrie et beaucoup d’autres pays en Amérique Latine et en Afrique souffrent de
cette démocratie imposée telle « une camisole de force par les anciens colonisateurs ». L’Occident
instaure un système de pouvoir électif avec un multipartisme à l’occidental. Aucun État libre et souverain
ne devrait simplement copier la politique occidentale pour gouverner sa propre société, car les conditions
sociales et les traditions du pays étaient très différentes de celles de l’Occident.
« La démocratie est en réel danger partout dans le monde », a déclaré Michael J. Abramowitz,
président de Freedom House. « Les autoritaires s'enhardissent, tandis que les démocraties sont de retour
sur leurs talons. Les gouvernements démocratiques doivent se mobiliser pour contrer les abus
autoritaires et soutenir les courageux défenseurs des droits humains qui luttent pour la liberté dans le
monde. Dans le même temps, les démocraties devraient également se tourner vers l'intérieur pour
renforcer leurs propres institutions et empêcher les efforts locaux visant à saper la séparation des
pouvoirs et l'intégrité des élections, qui sont toutes deux indispensables à la démocratie ».

L’expérimentation de cette démocratie en Hayti depuis 36 ans n’a pas apporté les résultats
escomptés. Le site www.hatieconomie.com avoue que : « Haïti est considéré comme une anocratie sur la
base de son score de 0 » classée sur une échelle allant de -10 (autocratie totale) à 10 (démocratie
complète), ajoutant que l’anocratie est un système politique qui n’est ni pleinement démocratique ni
complètement autocratique ». Étant anocratique, Hayti est devenu un pays « non libre en lien
respectivement avec un coup d'État militaire et l'assassinat du président ». (www.freedomhouse.org/fr)
À cause de cette déchéance démocratique dans le monde, les coups d'État militaires ont été plus
fréquents en 2021 qu'au cours des 10 années précédentes, ayant eu lieu au Myanmar, au Tchad, au Mali,
au Soudan, en Guinée, au Burkina Faso et plus récemment au Niger. Par exemple, sur les 47 pays élus au
Conseil des droits de l'homme des Nations Unies pour 2022, 15 sont classés libres, 18 sont classés
partiellement libres et 14 sont classés non libres dans Liberté dans le monde 2022.

Aujourd’hui, 4 milliards sur 7 milliards de personnes vivent en démocratie. La plupart des pays
des Amériques sont des démocraties et 5 ne le sont pas ; Cuba, Haïti, le Venezuela, l’Équateur et le
Suriname.En 2018, il y avait 99 démocraties et 80 autocraties dans le monde. (www.haitieconomie.com)
Les États-Unis ne sont pas une démocratie mais l’imposent à travers sa diplomatie aux autres
pays du monde. Alors qu’aux États-Unis chacun doit respecter la loi, y compris les personnages officiels

et les institutions. C'est ce que l'on appelle l'État de droit. De plus, toute personne est légalement tenue de
dire la vérité aux représentants du gouvernement américain (www.usahello.org).
Les États-Unis, pourtant une démocratie bien établie, sont aux prises avec la polarisation
politique, un dysfonctionnement des institutions et des menaces aux libertés civiles. L’érosion de la
démocratie y est amorcée depuis plusieurs années, souligne l’Institut international pour la démocratie et
l’assistance électorale(IDEA). Et selon www.reporters.net, les États-Unis sont un régime oligarchique
constatent des chercheurs américains. Les chercheurs Martin Gilens, de l’université de Princeton, et
Benjamin Page, de l’université Northwestern, se sont posé la question de savoir qui dirige les États-Unis.
Ils constatent qu’au cours des dernières décennies le système politique de l’Amérique est progressivement
passé de la démocratie à l’oligarchie.

Dans un extrait du Rapport 2021 sur l'état mondial de la démocratie, on note « De manière
significative, les États-Unis, bastion de la démocratie mondiale, ont eux-mêmes été victimes de tendances
autoritaires et ont perdu un nombre important d'échelons sur l'échelle démocratique ». Et certainement la
prise d’assaut du Capitol américain en janvier 2021 par les Trumpistes pour renverser le résultat de
l’élection présidentiel de 2020 et le refus de Donald Trump Jr. à date de reconnaître sa défaite.

En tout cas, l’ex-président Donald J. Trump se sentait pleinement dans son assiette en compagnie
de King Jong Un (Corée du Nord), de Xi Jinping (Chine) et se vante à date d’être l’ami de Vladimir
Poutine (Fédération de Russie). Imaginez, aimables lectrices et lecteurs, que l’autocrate Trump aurait été
réélu en 2020. De fait, trois pays dirigés par des autocrates issus des élections différentes de l’Occident et
on y trouve la paix parmi ces peuples. On peut aussi ajouter Cuba lequel expérimente un régime politique
qui donne résultat pour son peuple depuis la révolution castriste en 1959. Xi Jinping appelle ça de la
démocratie populaire.

Peut-on insinuer que le père fondateur savait que la démocratie comme modèle occidentale
n’allait apporter aucun résultat sur la terre des Taïnos-Arawacks parce qu’elle « a besoin d’être nourrie
sur un sol profond, elle requiert une accumulation mystique de la culture civique pour prendre racine »
(Anthony Gidens, 1993) ?  Guy Augé en veut pour preuve : « La monarchie est le régime qui légitime son
autorité sur une transcendance, sur la primauté du spirituel ».

L’empereur Jacques 1 e avait une préférence pour un état impérial et le Roi Henri 1 e pour une
monarchie royale. Ainsi, comme un peuple transcendantal, spirituel et issu de l’armée indigène, on est
compatible à la monarchie ou à l’empire comme régime politique. De ce fait, la mère-patrie devrait
s’approprier ipso facto de la monarchie élective où le Monarque/Roi accède au trône par une élection.

Et
avec un empire assis sur 10 royautés régionales, notre pays trouvera sa voie vers la paix, l’harmonie, la
liberté, l’égalité, la solidarité et surtout l’autodétermination. Les pères fondateurs de cette grande nation,
aujourd’hui, égrégores ancestraux, puisque le docteur anthropologue Lewis A. Clorméus confirme que :
« dans le vodoun, les morts cohabitent avec les vivants, l’invisible et le visible s’interpénètrent »,
comptent encore sur des filles et fils nationalistes-patriotes intègres pour restaurer l’empire d’Hayti qui
sera assis sur 10 royautés régionales.

Francisque Jean-Charles, Le Novateur, 27 octobre 2023